Qualité de l'air et pollution intérieure

Saviez-vous que l’air intérieur d’une maison conventionnelle est en moyenne trois fois plus pollué que l’air extérieur? Ajoutez à cela le fait que les Canadiens passent près de 90 % de leur temps à l’intérieur et le besoin de réduire la pollution de son intérieur apparait alors comme essentiel!

On retrouve dans l’air intérieur d’une maison des irritants mineurs, tels que les poussières, et des irritants plus dangereux comme les moisissures et les composés organiques volatils. Dans le but de limiter les effets de ces polluants sur notre santé il faut d’abord les reconnaître et les éviter. Voici une liste des principaux polluants et de leur source :

Les composés organiques volatils (COV)

Ces substances polluantes sont souvent issues de produits pétroliers et peuvent engendrer des impacts négatifs sur la santé des occupants tels qu’irritabilité, fatigue et asthme, en plus de contribuer à la formation de certains cancers. Elles se retrouvent dans plusieurs produits d’usage courant comme les peintures, les vernis à l’huile, les colles, les tapis synthétiques ou les revêtements de sol en vinyle.

Certaines armoires de cuisine peuvent générer des émanations d’urée-formaldéhyde pendant cinq à sept ans! Il est donc vivement conseillé d’opter pour des produits qui contiennent peu de COV. Privilégiez par exemple des peintures et vernis faibles en COV, des meubles en bois plein, ou encore du mobilier usagé (au moins cinq ans d’âge) dont les COV se sont en partie ou totalement volatilisés. Enfin, cherchez les panneaux d’aggloméré fabriqués sans urée-formaldéhyde arrivés sur le marché depuis peu.

Finalement, pensez à faire vos travaux durant l’été afin d’évacuer les COV par ventilation naturelle, en ouvrant les fenêtres.

Le radon

Le radon est un tueur silencieux qui hante les sous-sols. Au Québec, on estime à 400 par année le nombre de décès par cancer du poumon dus au radon. Ce gaz radioactif d’origine naturelle est inoffensif à l’air libre, mais dans des lieux confinés il peut s’accumuler et atteindre des taux dangereux pour la santé. Tout comme les effets de la fumée de tabac, les effets néfastes du radon sur la santé se manifestent après une exposition à long terme.

Pour savoir s’il y a du radon dans votre maison, il est recommandé de procéder à un test d’une durée minimale de trois mois. Un test d’une durée plus courte n’est pas fiable car la concentration de radon dans une maison peut varier d’un jour ou d’une semaine à l’autre. Si le test indique une concentration de radon dépassant un niveau acceptable (200 Bq/m3), il faut mettre en œuvre des mesures correctives. Ces dernières pourraient inclure l’installation d’un système de dépressurisation, un tuyau muni d’un ventilateur qui aspire le radon présent sous la dalle puis l’évacue directement à l’extérieur de la maison. Les nouvelles maisons intègrent idéalement une colonne de ce type dès leur construction. On n’y installe un ventilateur que dans le cas où, suite à un test, on a détecté la présence de radon.

Humidité et moisissures

Les mousses et taches qui apparaissent sur les murs et dans les recoins sont des signes d’une trop forte humidité. En plus de contribuer à la dégradation des matériaux, leur présence peut causer diverses allergies et des problèmes respiratoires.

Les petites taches superficielles peuvent être nettoyées et on peut facilement combattre l’humidité « normale » par des habitudes simples, par exemple, en actionnant les extracteurs d’humidité après une douche. Mais afin de savoir si votre maison est « anormalement » humide, une bonne idée serait de vous procurer un hygromètre. Cet appareil affiche le taux d’humidité relatif de la maison qui, idéalement, devrait se situer entre 40 % et 50 %.

Toutefois, dans certains cas, les moisissures peuvent trahir des défaillances importantes de l’enveloppe de la maison, comme un mur mal conçu ou mal construit, un toit qui fuit ou des fissures dans les murs de fondation. Ces problèmes demandent l’intervention d’un professionnel du bâtiment.

Le monoxyde de carbone (CO)

Une forte exposition à ce gaz inodore et incolore peut être mortelle. Maux de tête, nausées, fatigue, confusion mentale sont des symptômes d’une exposition plus légère.

On peut retrouver du monoxyde de carbone dans les maisons adjacentes à un garage, car il provient entre autres des gaz d’échappement des voitures. Il peut aussi émaner de certaines chaudières au gaz ou au mazout en mauvais état, de même que de conduits de cheminées mal entretenus.

En guise de protection, installez des détecteurs de CO à tous les étages de la maison. Faites contrôler chaque année votre chaudière et le conduit de votre foyer ou de votre poêle. Assurez-vous que le garage soit étanche quant au reste de la maison, ou encore, construisez un garage séparé de la maison.

Les produits ignifugeants

On retrouve dans de nombreux matériaux d’isolation et dans les textiles d’ameublement des composés chimiques utilisés comme anti feu. Ces composés peuvent être libérés de manière continue et s’accumuler dans l’environnement. On en décèle conséquemment aujourd’hui des traces dans notre sang et même dans le lait maternel. Ils peuvent être à l’origine de troubles de santé.

Les isolants en polystyrène contiennent un ignifugeant à base de brome. Les ignifuges phosphorés et azotés seraient moins nocifs et remplacent peu à peu les bromés. Préférez, par exemple, la laine de roche au polystyrène, ou exigez des panneaux sans ignifugeants pour les applications sans risque d’exposition au feu. Nous vous invitons aussi à considérer des solutions de rechange non toxiques comme les panneaux rigides de laine de roche (ex. : Roxul «DrainBoard».)